jeudi 31 juillet 2008

Philippe le Bon !

31 Juillet ! Nous y sommes ! C'est aujourd'hui l'anniversaire du plus prestigieux de nos ducs : Philippe le Bon; Oui car si Philippe le Hardi fût la naissance du duché, si Jean sans Peur en marqua la jeunesse, Philippe le Bon en fût sans doute l'âge d'or (et Charles le Téméraire le chant du cygne, qui par sa fin tragique éleva notre histoire au rang de légende).
J'insiste sur la date; le 31 juillet, contrairement à ce qui est écrit sur wikipedia (sauf dans les langues étrangères, comme par hasard) ! On voudrait manipuler notre histoire qu'on ne s'y prendrait pas autrement, mais navré pour vous messieurs de la propagande, il ne suffit pas de tricher un peu avec internet pour falsifier la vérité, qui vous reviendra tôt ou tard comme un boomerang en pleine poire (poire que pour ma part je me fendrai en assistant à ce spectacle).
Mais parlons plutôt de Philippe le Bon (à ne pas confondre avec Philippe Lebon, l'inventeur du bec de gaz).


Philippe le Bon, donc !
Philippe III de Bourgogne, dit Philippe l'asseuré de son vivant !
Philippe le Bon !
Philippe le Bon !
Philippe !
Phil !
P !

Excusez-moi mais je ne me lasse jamais d'écrire ce nom, plus lumineux pour moi que le soleil ! Plus riche en espoir que tous les partis politiques de l'Histoire ! Plus enivrant même que le vin et plus sucré que la vanille verte des antilles espagnoles !

Philippe le Bon !

Il devint duc en 1419 après l'odieux assassinat de son père Jean Sans Peur. Traumatisé, ce cruel évènement lui ouvrit néanmoins les yeux sur l'infinie turpitude du cloaque mucilagineux sur qui régnait Charles VI (je ne m'abaisserait pas à citer ce pays que j'abhorre, mais je vous donnerai un indice en vous disant que son drapeau est tricolore). Pour ne jamais oublier ce jour fatal il se vêtit de noir toute sa vie. Pour se venger, le premier acte politique qu'il fit fût de détruire la France. Oui vous m'avez bien lu (les français ne s'en vantent guère forcément, mais en la Bourgogne détruisit bien la France). Comment s'y prit-il ? Rien de plus simple, il s'allia aux anglais et força le roi à signer le traité de Troyes le 21 mai 1420 qui donnait l'héritage de la couronne au roi d'Angleterre, le débonnaire Henri V (dont les aventures ont été narrées par un jeune poète britanique injustement sous estimé, qui n'est pas, à mon goût, sans disposer d'un petit talent de plume tout à fait convenable pour un buveur de thé, et qui se voit affublé du truculent patronyme de William Shakespeare). Le dauphin tenta ensuite de regagner son royaume à l'aide d'une pucelle semie hystérique, que Philippe le Bon captura pour la livrer aux anglais qui en vérifièrent avec succès la combustibilité. On oublie trop souvent le rôle joué par la Bourgogne dans cette affaire, et je m'étonne d'ailleurs que le club de basket ball dijonnais ait choisi le nom de cette vierge (Jeanne d'Arc donc, pour ceux qui ne disposeraient pas de la culture la plus élémentaire et qui doivent de ce fait avoir un peu de mal à suivre l'intégralité de mes fines allusions historiques). Voilà un point qu'il faudra corriger quand la Bourgogne sera libérée (certes ce n'est pas la chose la plus urgente, mais ne négligeons rien).

La JDA, par son nom, fait honte à la crémation de Jeanne d'Arc, et donc à Philippe le Bon.

On connaît la suite de l'histoire, la Bourgogne profita de la guerre de Cent ans pour s'enrichir considérablement, Philippe le Bon devint le plus grand souverain d'Europe, ses fastes inégalés écrasèrent jusqu'au trépas toute trace de mesquinerie dans notre beau pays, il négocia la fin de la Guerre de Cent Ans en quittant l'alliance anglaise pour récupérer des territoires du Nord (sa principale erreur selon moi), la Bourgogne devint le pays le plus éblouissant de l'histoire de l'humanité et caetera et caetera... On sait déjà tout cela n'est-ce pas ?

Philippe le Bon avec la coupe au bol.
No coment.

Je voudrais insister ici sur un aspect un peu trop négligé de sa personnalité : sa lubricité frénétique !
Oui car si Jean sans Peur aimait le vin, lui ce n'était pas son truc (il avait même prohibé l'ivresse à sa table, ce qui ne l'empêchait pas d'en distribuer abondamment au peuple lors des grandes fêtes).
Non, lui ce qu'il aimait c'est foutre ! Foutre, foutre et encore foutre (pardon pour le langage, mais ici seuls les mots un peu grossiers peuvent nous donner un aperçu un peu authentique de son caractère).
Philippe le Bon adorait foutre. Il foutait le matin, il foutait le soit, il foutait le jour, il foutait la nuit, il foutait avant de manger, il foutait après les repas, parfois même il foutait en mangeant.
Avait-il 5 minutes à patienter ? Il foutait !
L'envie de lire un livre ? Il foutait !
L'envie de prier ? Il foutait !
L'envie de baiser ? Il foutait ! (mais là c'est moins surprenant).
Songez qu'on lui connut officiellement trente maîtresses et qu'il se maria trois fois (les deux premières ne survécurent pas à ses osés assauts sexuels insatiables).
Personne mieux que lui n'incarnât l'amour à la bourguignonne !
Et sachez que son surnom de "Le Bon" lui fût d'abord donné par des femmes, il avait alors une toute autre signification sur laquellle je crois inutile d'insister pour ne pas sombrer davantage dans la trivialité.
Aussi messieurs (je ne m'adresse pas aux femmes car je sais qu'il n'y en a aucune hélas dans mon lectorat) , pour son anniversaire, je ne connais pas de meilleur hommage à lui rendre que d'imiter ce soir son glorieux exemple libidineux.

vendredi 18 juillet 2008

Vacances en Bourgogne

Un mien camarade bourguignoniste, avec qui nous avons en commun l'amour de la Bourgogne et un goût prononcé pour le viol (l'instrument de musique, pas la pratique sexuelle, c'est-à-dire celui qu'on qualifie "de gambe"), m'envoie ces quelques photos de vacances, qu'il a décidé de passer cette année... en Bourgogne ! Heh oui ! On ne se refait pas ! Mais jugez donc plutôt, je ne résiste pas au plaisir de vous faire partager ces merveilles :



Comment ! s'écrieront certains géographes un peu tatillons, mais ces photos n'ont pas été prises en Bourgogne, mais en Turquie !
Alors ?
Que signifie cette pantalonnade ?
Se fiche-t-on de nous sur ce site ?
Heh non, car cette petite facétie de ma part (j'en conviens bien volontiers) me permet de souligner un lien trop oublié entre notre belle contrée et l'Anatolie Centrale. On ignore encore trop souvent en effet que cette dernière région fût colonisée au II° siècle avant Jésus-Christ par des Gaulois pour y créér l'éphémère, mais non moins fameux, royaume de Galatie. Or figurez-vous que la majorité de ces Galates provenaient, tenez-vous bien, de la tribu des Sénons, dont la capitale était Sens et dont le territoire correspondait au nord-est de la Bourgogne. Voilà pourquoi nos deux régions sont-elles si liées.
Jusqu'ici ce rapprochement culturel m'était apparu comme quelque peu estompé par deux mille ans d'histoire et bien que je ne doutais pas de sa réalité secrète, elle me semblait pour le moins subtile, voire carrément abstrue. Pourtant l'autre jour tout devint étonamment clair. J'étais en effet tranquillement atablé au Restaurant de spécialité turque des Laumes, le Pacha, sis juste en face de la gare, en train de déguster un succulent chich kebab, évidemment agrémenté de sauce moutarde (le fameux Burgond Kebab), quand le serveur se proposa de partager ma table. Alors tandis que je grignotais quelques frites je le regardai, stupéfait, se servir un grand verre de vin rouge, tout droit issu du vignoble beaunois. D'un seul coup ce fût comme une révélation ! Les liens entre la Belgique, la Bourgogne et l'Anatolie Centrale cessèrent subitement d'être une énigme pour devenir une réalité non seulement bien concrête mais encore inouiment délicieuse (quoiqu'un peu lourde à digérer, convenons-en).

Aussi la prochaine fois que mangerez un Kebab ayez une petite pensée pour nos sympathiques ancêtres les Sénons !

jeudi 3 juillet 2008

Langues régionales

Cela n'aura pas échappé aux âmes vigilantes qui, à mon instar, traquent quotidiennement les ressorts retors de l'actualité pour en extraire la substantifique moelle politique, mais aussi métaphysique (on n'est pas des boeufs, comme disait Epicure) et la passer au crible de leur impitoyable sens critique, mais l'assemblée nationale (bien que nous lui récusions ce caractère il nous faut bien l'appeler ainsi) débat en ce moment même de la possibilité d'inscrire les langues régionales dans la Constitution (la française, pas la bourguignonne qui n'existe pas encore). Aussitôt les français les plus bornés sont montés au créneau, comme en témoigne cet article confondant de bêtise :

http://www.lefigaro.fr/debats/2008/06/24/01005-20080624ARTFIG00474-langues-regionales-l-arriere-plan-d-une-cause-sympa.php

"Comment ! s'offusque ce plat cacographe dix-neuviémiste au style soporifique, vous n'y pensez pas, si on accorde le droit d'excercer leur langue aux régions Dieu sait ce qu'ils réclameront ensuite." Oui, imaginez un peu que les régions réclament la liberté qui leur est dûe, ce serait un coup terrible porté à la colonisation que nous avons eu tant de mal à mettre en place semble brâmer cet avaleur de clacos. Bel aveu de la domination qui s'exerce sur nous, qui montre bien que sous le masque clinquant de la démocratie se dissimule assez peu discrètement le dartreux visage de l'oppression.

Bien sûr la majorité des Français est favorable à cette constitutionnalisation, ce qui se comprend facilement quand on sait que la majorité des Français ne sont pas français, même si quelques fonctionnaires bornés de l'Etat civil s'évertuent à les désigner ainsi.

Mais ce débat nous permet néanmoins de parler un peu de l'idiome bourguignon, que vous pouvez apprendre très facilement en lisant ce livre.
J'en ai extrait le poème suivant, dont le caractère égrillard n'est certes pas pour me déplaire :


Jaiquemar et sai bonne famme,
Que j'estime ène autre Susanne,
Aivon fai voeu de chastetai ;
C'a purquoi ai n'on poin d'airai
Po fraipai dessu lo dindelle.
Messieu lé réjan de lai velle,
Vo m'antandé, ça qu'ai vorrein
Que vo los en faibriqueussein,
Por que ce tan daigne reloge
Ne feusse jaimoi demauroge,
Et que lu, lei et les enfan
Contentissein lés haibitan.

Voilà.

A titre personnel je ne parle pas un mot de bourguignon, aussi je dois avouer que ce poème 'est parfaitement abscons et que ce débat me laisse presque aussi froid que l'urine d'un français, mais la cause me paraît plus que juste.

Salut et bonnes vacances !