jeudi 25 décembre 2008

Joyeux Noël à tous !

Le Mouvement de Libération de la Bourgogne vous souhaite à tous d'excellentes fêtes.
Je sais que je n'ai pas été très actif au cours de ces derniers jours mais malheureusement mon travail risque de me retenir encore tout le mois de janvier, toutefois si je trouve le temps je vous réserve une petite surprise pour les jours qui viennent.
En attendant en guise d'étrenne voici un petit texte de Bernard de la Monnoye, le plus grand écrivain en langue bourguignonne, sur lequel je ne m'étenderai pas car je dois aller dormir pour cuver tout le vin que j'ai ingurgité au cours de ce repas de Noël (Dieu quelle bombance ! Mon pauvre petit foie risque d'en porter longuement les séquelles, mais pour paraphraser Baudelaire je dirais : qu'est-ce que la douleur atroce d'une cirrhose mortelle pour quiconque a connu l'infinie jouissance d'une grosse cuitasse ?). Il s'agit d'un petit texte érotique qui est je crois inédit (du reste toute son oeuvre est presque introuvable aujourd'hui et les érudits comme moi en sont réduits à fouiner sur internet pour trouver ces quelques textes pourtant charmants et où l'on retrouve toute la Bourgogne) :


Lorsque vous vous levez mignonne
Je ne sais quoi dans ma personne
Voudrait parler en ce moment
Et s'il disait ce qu'il médite
Il vous dirait objet charmant :
"Vous vous levez je vous imite."

Ou encore :

Au jeune époux d'une jolie femme.

Tirsis, on vous croirait boiteux,
Vous n'allez plus que d'une fesse ;
Mais, cher ami, cette faiblesse
Ne doit pas vous rendre honteux :

Ainsi Jacob après la lutte,
Et ayant fait mainte culbute,
Allait, dit-on, tout de côté.
Cet accident n'a rien d'étrange :
Comme lui vous avez lutté
Toute la nuit avec un ange.


Et encore :

Cette énigme a beaucoup d'attraits :
Le fond en est obscur, et chacun s'imagine
Qu'on ne le saura pas si l'on ne le devine ,
Car l'auteur n'en parle jamais.

« Je lui fis cette réponse : »

ll ne le dit jamais... tout doux,
Son mystère nul ne le voit
Mais parfois on y passe ou on s'y noie
Car son secret tient dans un trou
Où Platon sut philosopher
Quand je m'y rends je fais boiter.


Et pour finir, de circonstance, l'un de ses fameux Noëls, ses textes les plus fameux :

Lucifar

N'a pas si gran clar

Qu'on panseroo.
El a si béte qu'ai croyoo

Que Dei varoo
An grant èproo (apprêl ) ;

Qu'ai poteroo

Et l'or et lai soo ;
Que le moindre roo ( rôti)

Qui vireroo (tournerait)

Su sé lochefroo ( lèchefrite )
Serô dé geleignôte dé boo.

(B. De La Monnoye. )

Bernard de la Monnoye et le M.L.B. souhaitent un Joyeux Noël à tous les Bourguignons Libres!