dimanche 25 décembre 2011

Joyeux Noël 2011

Le Mouvement de Libération de la Bourgogne vous souhaite à tous de très bonnes fêtes de Noël, que je m'apprête moi-même à célébrer à l'aide d'un Chassagne-Montrachet de 1986 qu'il me tarde d'ingurgiter.

Bonne picole de Noël à tous !

Et pour fêter cela gaiement, un jeune inverti américain va nous chanter un noël bourguignon, dont les paroles sont ô combien allègres, dans le plus pur esprit de la Bourgogne :



Qui mieux qu'un jeune gay pouvait chanter une chanson aussi gaie ?

Guillo, prends ton tambourin,
Toi, prends ta flute, Robin
Au son de ces instruments
Tu-re-lu-re-lu, pat-a-pat-a-pan
Au son de ces instruments
Je dirai Noel, gaiement.

lundi 5 décembre 2011

Quand la Bourgogne inventa la bière belge

Bourgogne, Bourgogne, Bourgogne !
Que l'on prononce ton nom et aussitôt il nous prend l'envie de boire du vin !
La Bourgogne, le monde entier le sait, c'est le pays du vin, le jardin d'éden où le pinard coule en flots plus abondants que l'eau même.
En revanche, ce qu'on sait moins, c'est que la Bourgogne a aussi joué un rôle capital dans l'Histoire de la bière. Heh oui !
Cette Histoire nous ramène en l'an de grâce 1406. Jean sans Peur régnait alors sur le grand duché de Bourgogne depuis déjà 2 ans, et, au cours d'un été particulièrement aride, il décida d'aller se délasser sur ses terres belges pour s'y désaltérer quelque peu.


A cette époque la bière telle que nous la connaissons n'existait pas encore. Le nom même n'en n'avait pas encore été inventé et on parlait de cervoise, que l'on préparait principalement avec de l'orge. Ce breuvage était alors réputé pour ses exécrables qualités gustatives. Ainsi Aldebrandin de Sienne écrivit en 1256 qu'elle était connue pour "endommager la tête et l'estomac, provoquer une perte du souffle et ruiner les dents". Sa couleur était kaki quant à son goût il était amer, âcre et vomitif. Autant dire que ce breuvage ne jouissait pas d'une excellente réputation, même si l'on en buvait beaucoup pour la simple mais excellente raison qu'il contenait de l'alcool.

Puis vint cette fameuse année 1406. Comme je l'ai déjà dit, l'été y était excessivement chaud, et notre courageux duc souffrait d'une grande soif. Il s'assit donc à une terrasse de sa bonne ville de Bruges et commanda une boisson bien fraîche. Comme il souhaitait se faire apprécier de ses sujets belges il exigea la plus typique possible. Or à cette époque la Belgique était réputée dans toute l'Europe pour... son lait ! On lampait du lactose soir et matin. Les laitiers belges étaient les plus fameux Les pâturages flamands bien fournis faisaient l'envie de tous les nourrissons d'occident.
Or si le lait et hautement recommandé pour sa forte teneur en calcium, il présentait pour le palais de notre duc un inconvénient non négligeable : c'est qu'il est absolument dépourvu de la moindre portion d'alcool. Pas le moindre éthyle dans le lolo : nada !
Le seul point commun qu'il existe entre le lait et l'alcool, c'est que si l'on en boit trop, il nous prend l'envie de dégueuler. Mais pour ce qui est de l'ébriété, faites en l'expérience, l'alcool donne des résultats nettement plus satisfaisants.
Aussi, écoeuré de ne pouvoir étancher sa soif avec un peu de bibine, Jean sans Peur décida de donner à la Belgique une boisson nationale qui fût alcoolisée. Comme il possédait déjà les meilleurs vins de toute la chrétienté avec son duché de Bourgogne, son choix se porta sur la cervoise. Il décida d'en généraliser la production. Seulement il restait un inconvénient de poids : son épouvantable saveur. Alors, d'un éclair de génie, Jean sans Peur exigea que l'on remplaçât l'orge, qui entrait dans sa fabrication, par du houblon et baptisa ce nouveau breuvage du nom de bière. Pour réaliser ce formidable projet, il fonda l'ordre du houblon et choisit de prendre cette plante comme emblème personnel. Le succès fût immédiat et on peut, aujourd'hui encore en apprécier les résultats en lampant une bonne vieille gueuze bien fraîche.

Sur cette image, on voit Jean sans Peur arborer ses deux emblèmes : le rabot, signe de son opposition au duc d'Orléans, et le plant de houblon, symbole de son alcoolisme.

Cette histoire nous rappelle que lorsque la Belgique et la Bourgogne étaient regroupés, ils pouvaient produire les meilleurs breuvages du monde.
Aussi la prochaine fois que vous boirez une bonne petite binouze : ayez une pensée reconnaissante pour Jean sans Peur !

Pour conclure voici une petite musique d'électro québecquoise qui nous rappelle le rôle héroïque de Jean sans Peur dans la fabrication de la bière :

jeudi 10 novembre 2011

La Bourgogne se divise

Chaque année, et ce depuis déjà 577 ans, ce qui commence à faire une petite paye, on voit revenir à la surface le même débat, la même dispute, insoluble, entre les Bourguignons. Chaque année c'est la même discorde qui renaît.
Ainsi, pas plus tard que ce matin, alors que je buvais un petit kir en guise de petit déjeuner (rien de tel pour entamer la journée avec entrain) j'assistais à cette scène, si familière, et qui devait se jouer, au même instant, dans d'innombrables troquets bourguignons :
Deux hommes, dont la très forte érubescence nasale révélait clairement leur faible dilection pour l'eau minérale, se serrèrent jovialement la pogne et s'invitèrent mutuellement à lamper un peu d'éthyle. On aura compris que je ne manquai pas d'approuver intérieurement l'excellence de leur décision. Pourtant rapidement, le dialogue se mit à tourner aigre. Le voici, tel quel que je l'ouïs :
- Tiens, Dédé, comment ça va vieux dégueulis ?
- Tiens Julot, vieille rognure d'ongle, ça fait une paye qu'on ne t'avait pas vu.
- Et comment ! Ça s'arrose, non ?
- Un peu mon n'veu. Qu'est-ce que tu bois ?
- Ah, tu sais qu'avec ma quintuple cirrhose, je dois faire gaffe, il faut que je me surveille.
- Bah, un petit kir, ça n'a jamais fait de mal à personne. Surtout à 9 heures du matin !
- Ah t'as raison tiens. On n'est pas des Français après tout.
- Manquerait plus que ça. Tiens tu m'en diras des nouvelles.
- Allez à la tienne vieille aisselle !
- A la tienne vieux sphincter ! Et à la santé de Charles le Téméraire surtout, car c'est son anniversaire.
A ces mots, le ci-dessus-nommé Julot reposa son verre et devint aussi blême qu'un pastis. Je crus un instant que c'était là un effet de son foie cancéreux, mais la suite de leur conversation me prouva qu'il n'en n'était rien.
Interloqué, son camarade l’interpella :
- Heh ben qu'est-ce qu'y te prends Julot ? Tu n'bois donc pas ? Tu n'veux donc pas honorer notre bon duc ?
- Si fait, mais je souhaite l'honorer à l'heure qu'il sied et non à des jours indus.
- Bah, et dis moi quel meilleur jour pour célébrer son anniversaire que celui du jour de sa naissance.
- Aucun.
- Alors trinquons !
- Non.
- Et pourquoi non ?
- Parce que Charles le Téméraire n'est pas né le 10 novembre, mais bien le 11 !
- Le 11 ! J't'en ficherais moi des 11, heh onziste de mes deux !
- Minable dixophile !
Après cet échange de mots aimables, Julot expédia le contenu de son godet au visage de Dédé, qui répliqua en décochant un formidable coup de poing dans son foie cirrhosé qui terrassa son camarade. Dédé acheva son verre de kir d'une traite et quitta l'estaminet tout à fait discourtoisement, sans même prendre la peine de dire au revoir à son ami, qui gisait inerte sur le carrelage.

Quand naquis-tu donc, ô grand duc ?

Heh oui, comme chaque année la Bourgogne se divise entre les dixophiles et les onzistes, entre ceux pour qui notre grand duc, Charles le Téméraire est né le 10 novembre et ceux pour qui il naquit le 11. La bataille fait rage, et ce depuis longtemps, entre ces deux camps, véritablement inconciliables.
On dit même qu'en certains coins de la Bourgogne, il existe quelques douzolâtres, tout à fait hérétiques et heureusement fort minoritaires.

Les dixophiles appuient leurs idées sur les travaux de Henri Pirenne, le plus grand historien belge, Philippe de Commynes, historien du XV° siècle, non contemporain des faits et à tendance francophile, ou encore Prosper de Barante, auteur d'un immense ouvrage d'histoire sur les ducs de Bourgogne, remarquable mais souvent trop romancé.

Mais les onzistes ne sont pas en reste puisqu'ils ont de leur côté Jospeh Calmette, le plus grand historien de la Bourgogne, Paul Bonenfant et Jean-Marie Cauchies, deux historiens belges, ainsi qu'Enguerrand de Monstrelet, chroniqueur du XV° attaché à la maison Bourgogne . En outre, argumentent-ils, le choix du 11 novembre présente cet avantage que ce jour est déjà férié, et qu'il est plaisant d'imaginer que pendant ce jour, si les anciens combattants défilent, c'est aussi pour rendre hommage à leur glorieux suzerain.

La ville de Dijon elle-même, par le biais d'une plaque commémorative semble afficher ouvertement ses opinions dixophiles.


Le débat n'est sans doute pas prêt de prendre fin, tant il enflamme les passions. Je pus encore le constater en discutant de la question avec un ami, bourguignon libre bien sûr et natif du 10 novembre.
- C'est curieux, lui dis-je, que nous ne sachions pas avec certitude la date de naissance du personnage le plus illustre de l'histoire de la Bourgogne.
- Curieux ? Je ne vois rien de curieux là dedans, Charles naquit le 10 novembre, tout comme moi. Il n'y a là aucun mystère. Ce qui est curieux, c'est que certains jean-foutres s'acharnent à contester cette vérité, ces fumiers de onzistes, ces ordures, ces....
Mon ami devint alors rouge comme un verre d'Irancy, il se mit à trépigner et à verser des torrents de bave, avant de se rouler par terre en tapant rageusement du poing.
Je crus bon de changer de sujet de conversation.

Devant une polémique d'une telle ampleur, le MLB ne peut évidemment pas prendre de position officielle, quoique chacun de ses membres ait son idée sur le sujet. Après tout, Dixophiles et onzistes sont tous des Bourguignons, appelés à s'unir sous la même bannière : celle de la Bourgogne Libre.

lundi 17 octobre 2011

Pèlerinage à Vézelay

C'est l'automne en Bourgogne. Les vendanges ont pris fin. Le ciel est pâle et l'air humide. La rosée s'élève des herbes grasses comme une prière qui monte vers Dieu. Les dimanches sont immobiles. Une lumière froide inonde la nature, parfumée de feuilles mortes. Tout est mystique en cette saison grandiose. Mon âme de satyre appareille pour les limbes. Oui, je sens, par ces dimanches éternels, que le Seigneur m'appelle.

On oublie trop souvent que si la Bourgogne est une terre de bacchanales sans fin, c'est aussi une terre mystique, où les arts roman et gothique se sont épanouis, où naquirent tant de saints (Bernard, Andoche, Germain !) et qui donna même plusieurs papes à la chrétienté (Calixte II, Nicolas II). La Bourgogne a, comme tous les pays, ses lieux de culte, ses lieux saints et ses lieux de pélerinage : Cluny, Citeaux, Paray-le-Monial...

Mais c'est vers la plus sainte de toutes les églises bourguignonnes que je me sentis happé ce jour-là : la basilique de Vézelay !
Répondant à l'appel divin, je me munis de mon bâton de pèlerin et partis derechef sur les routes du Morvan, semblable à un nouveau Saint-Jacques, à cette différence près que, contrairement à ce courageux apôtre, mes pieds n'étaient pas nus, mais moelleusement enfoncés dans une paire de chaussures italiennes rutilantes, elles-mêmes confortablement installées sur le plancher d'une automobile (quoiqu'on en dise, les voitures constituent un moyen de locomotion autrement plus confortable que l'éreintante marche à pied, même si les vertus pénitentes du pèlerinage sont un peu amoindries par le caractère éminemment douillet et fort peu chrétien d'un siège en cuir).

Les routes du Morvan offrent à l'admiration de remarquables paysages champêtres, mais elles zigzaguent bougrement, à tel point qu'après les avoir arpentées pendant plusieurs kilomètres, mon visage devint presque aussi vert que le décor. Au fur et à mesure que nous serpentions sur ces routes sinueuses, je vis mon visage arborer différents chromatismes, passant du jaune au pourpre tandis que mon repas entreprenait avec succès l'ascension de mon oesophage. J'étais sur le point de rendre sa liberté au poulet que j'avais ingurgité, quand je fus frappé d'enthousiasme par le spectacle qui s'offrait à moi.

Vézelay ! C'était elle ! La basilique couronnait avec majesté la colline verdoyante ! Quelle émotion ! C'était donc là que vint finir ses jours l'illustre Girart de Roussillon, cet illustre duc de Bourgogne qui fonda le premier monastère de Vézelay et dont les chansons de geste nous racontent qu'il passa sa vie à guerroyer contre les incursions du roi de France, en véritable prédécesseur de Charles le Téméraire.
Rendu béat par la beauté, j'en oubliais mes problèmes gastriques et c'est avec la plus fébrile des excitations que je pénétrai dans le village, que j'en grimpai la grande rue pour me ruer dans l'église comme un affamé dans une cantine.

Après la première déception causée par la façade mal refaite, je pénétrai dans le narthex où s'offre un portail au tympan splendide, où trône un Christ en majesté, magnifique, grandiose, mais dont la forme est curieusement aplatie, un peu comme si le fils de l'Homme était passé sous un rouleau compresseur.
Les plis de ses vêtements forment de véritables tourbillons et nous indiquent la haute antiquité à laquelle remonte cette oeuvre d'art : celle d'une époque où l'on n'avait pas encore inventé le fer à repasser.


Mais c'est à l'intérieur de la basilique que le spectacle est le plus surprenant. En effet, la nef à double étage aux grandes arcades en plein cintre est soutenue par une immense galerie de colonnes dont les chapiteaux sont décorés de tout un univers grotesque, fantastique, burlesque et même pornographique ! Alors que l'on s'attend à débouler dans un environnement chaste et pieux, on débarque dans un véritable lupanar du XII° siècle !
Qu'on en juge. J'en ramenai quelques photographies qui pourraient figurer en bonne place dans une revue à vocation masturbatoire.


Ainsi sur cette image, peut-on voir un homme tâcher d'en violer en autre en lui baissant son pantalon pour dévoiler son postérieur, ce à quoi la victime réagit avec pétulance en lui tirant les cheveux et en lui plantant un triple décimètre dans la gorge.

Ce chapiteau figure très distinctement une femme nue en train de peser divers objets. Je vous pose la question : s'agit-il véritablement d'une tenue décente pour se livrer à une telle mesure ?


Ici un un satyre ébouriffé fait dire "Camion" à une jeune fille prude pour mieux lui caresser les tétons bien lubriquement.

Là c'est un homme entièrement nu que l'on trouve dans une position pour le moins équivoque avec une plante verte.

Cette scène plus curieuse encore (et que l'on peut mieux observer en cliquant dessus) nous montre un moine hermaphrodite qui dévoile deux mamelons alléchants à ses confrères, comme pour montrer la qualité de sa marchandise charnelle dans un commerce putassier.

Ici on voit une femme tellement dévorée par des désirs lubriques qu'elle tire sur ses deux seins, avec une telle force qu'elle est parvenue à s'en arracher un, tandis qu'un serpent visqueux, ô métaphore phallique, vient se glisser entre ses cuisses.

Là, un moine totalement dépravé poussa la crapulerie jusqu'à donner une forme humaine à ses phantasmes zoomorphiques.
A moins qu'il ne s'agisse d'une métaphore misogyne qui viendrait nous suggérer que la femme n'est qu'une grosse vache ?

Mais il serait trop long de vous décrire tous les chapiteaux de ce temple et ces quelques photos devraient suffire à vous convaincre que le stupre y dégoulinait partout à même la pierre :




Ainsi, alors que je n'étais entrer dans ce saint lieu que pour prier et méditer, je me trouvais au milieu d'une véritable orgie minérale, et loin d'être dans un état mystique, je bandais comme un gorille, prêt à sauter sauvagement sur toute forme un tant soit peu féminine.
Fort heureusement j'étais en compagnie de ma mère ce qui me contraignit à modérer mes ardeurs ithyphalliques.

Autour de moi, les visiteurs ne paraissaient pas moins stupéfaits. Une jeune japonaise rougissait derrière son appareil photo (ou plutôt orangissait, puisque le rouge de son émotion venait se mêler à la flavescence de sa pigmentation). Deux Américains puritains lancèrent un tonitruant "Shocking"' avant de quitter les lieux précipitamment en claquant derrière eux le portail de la basilique.

Comment expliquer qu'un lieu saint soit décoré de manière aussi peu chrétienne ? S'agissait-il d'un ancien temple de Vénus ? Les religieux de Vézelay sont-ils plus lubriques que les autres ? L'église fût-elle construite par une communauté de cénobites pervers ?

C'est dans la crypte de la basilique de Vézelay que je découvris le fin mot de cette énigme. En effet, en empruntant l'un des escaliers qui se trouvent de part et d'autre du choeur, je pus descendre dans cette crypte antique où je découvrir avec stupéfaction... un os de Marie Madeleine, enchâssé dans un somptueux reliquaire d'or.

Marie Madeleine ! La sainte patronne des prostituées ! La plus fameuse baiseuse du Nouveau Testament ! L'illustre catin de Judée qui fit bander le Christ en personne !
On se souvient que cette femme, dont on disait qu'un dromadaire pouvait passer dans son trou tant il était élargi, ému Jésus par ses manières et que ce divin personnage, d'un geste généreux, lui épargna la lapidation que quelques esprits un peu chagrin lui destinait, et qu'Il lui pardonna tous ses pêchés.
Dieu témoignait ainsi qu'à ses yeux, les pêchés de la chair n'étaient que véniels et que l'on pouvait s'en amender.
Ainsi par le truchement de cet os, la Bourgogne toute entière voyait tous ses pêchés de luxure pardonnés, et c'est pourquoi la Bourgogne est tout à la fois lubrique et catholique, car Dieu lui-même, par cet ossement, nous signifiait qu'à son regard divin : tout serait pardonné. Que celui qui n'a jamais pêché jette à la Bourgogne la première pierre.
En possédant le saint os de cette catin sacrée, la Bourgogne pouvait croire que l'amour à la bourguignonne avait l'aval de Dieu Lui-même, et c'est ce que les chapiteaux pornographiques de Vézelay signifiaient avec une force de persuasion peu commune.

Je quittai donc Vézelay, l'esprit illuminé par la mansuétude infinie du Christ, hypnotisé par la beauté de la basilique, l'esprit au ciel et le sexe sur la terre.

lundi 3 octobre 2011

Interview

Tranquillement attablé à une terrasse dijonnaise, autour d'un bon verre de kir, je réponds dans cette vidéo aux questions du sympathique Augustin, avantageusement connu sous le pseudonyme du prophète des huitres (sic !).
Vous y apprendrez tout sur le MLB et ses activités.


Vidéoblog #2: le MLB (un terviou)

mercredi 24 août 2011

Vacances en Bretagne

Les lecteurs les plus assidus de ce site n'auront pas manqué de constater que son activité n'a pas été des plus débordante ces derniers temps. Les plus sévères d'entre eux pourraient même le qualifier de moribond, mais après tout, je pose la question : est-ce que le dirigeant d'un mouvement indépendantiste n'aurait pas droit, lui aussi, à des vacances ? Ne mérité-je pas parfois un peu de repos ?

Tranchant la question sans aucune tergiversation j'y répondis par l'affirmative et voilà pourquoi je cessai pendant quelques semaines toute activité pour partir en voyage.
Et cette année, mes vacances, je décidai de les passer... en Bretagne !
Après tout, la Bretagne n'est-elle pas le fer de lance du régionalisme en France ?

En effet les premiers partis indépendantistes bretons sont apparus dès le début du XX° siècle et ces 100 ans de lutte bretonne n'ont pas été vaines puisqu'aujourd'hui les résultats sont là : la langue bretonne est encore enseignée dans les lycées, toutes les pancartes sont traduites en breton, la musique bretonne ne s'est jamais aussi bien portée, les constructions modernes tâchent de respecter l'harmonie celtique et surtout la Bretagne est de loin la région de France où l'on se colle les plus grosses cuites !

Chaque année, avec une insolence d'ivrogne, les Bretons battent des records dans la consommation d'alcool, devançant même les Bourgogne (malgré les efforts louables de sa jeunesse). Autant dire qu'il fait bon vivre dans une région qui se bat pour son indépendance !

Mes vacances d'ailleurs n'ont pas du contribué à faire baisser les statistiques de consommation d'alcool en Bretagne ! Certes non !



Les voyages constituent toujours une excellente occasion de découvrir d'autres formes de gastronomie. C'est ainsi qu'au cours de mon périple j'ai pu gouter à cette boisson bretonne traditionnelle : le breizh cola ! Il paraît que les druides s'en servaient pour empêcher leur serpe de rouiller. Il s'agit d'un breuvage sombre et pétillant au goût fortement sucré. Ce n'est ma foi pas mauvais, quoiqu'insuffisamment alcoolisé à mon goût... Peut-être qu'en y ajoutant un peu de rhum...

Il n'y a pas de bonnes vacances en Bretagne sans un vieux bon fest noz. Ce sont des fêtes joyeuses, populaires et fortement arrosées où des personnes de tous les âges dansent sur des musiques traditionnelles bretonnes. J'y ai passé un moment délicieux à caresser l'auriculaire de jeunes celtes ravissantes (car les dansent bretonnes se dansent par le petit doigt)... Il est de toute première nécessité qu'en Bourgogne nous organisions au plus vite des fêtes semblables, des banquets à la bourguignonne où l'on s'empiffrerait de gougères et de vin blanc avant d'aller branler ou caroler avec entrain ! Qu'attend-on pour le faire ?






C'est lors de ce fest noz que j'ai pu sympathisé avec ces deux indépendantistes partisans des méthodes les plus radicales, puisque l'un est admirateur du hamas et l'autre membre de l'IRA et sortait de prison où des policiers anglais l'avaient ignominieusement condamné pour une malheureuse fusillade.... Nous nous sommes tout de suite très bien entendus. Qu'ils sont sympas ces terroristes ! Ils m'ont fait boire du chouchen de fabrication artisanale qui constituait à lui seul un véritable attentat. La casquette de plomb que je dus porter le lendemain me fit ressentir les sensations exacts d'une déflagration....


Je ne peux m'empêcher d'émettre une petite réserve à mon voyage cependant : la Bretagne est certainement la région où le kir est le plus malmené ! J'ai manqué plus d'une fois de recracher mon cidre d'indignation en lisant certaines cartes. Le pis que j'ai pu trouver fut un "kir des druides", à base de vin pétillant et de liqueur de miel... Autrement dit on avait appelé kir un breuvage qui ne contenait ni vin blanc ni cassis.... Allez comprendre... Kerballec !


Je quittai la Bretagne plus convaincu que jamais que la défense de l'autonomie des peuples constituait la plus noble et la plus joyeuse de toutes les causes, et que la Bourgogne avait encore beaucoup de chemin à faire pour rattraper sa cousine, dans la défense et l'illustration de sa culture.


Vivent la Bretagne et la Bourgogne libres !

lundi 25 juillet 2011

Un amateur de gallinacées nommé Gaston

Après vous avoir entretenu du chanoine Kir il me semble approprié de vous parler d'une autre figure non moins légendaire de la vie politique dijonnaise : Gaston Gérard !


Né à Dijon le 30 avril 1878, dans la rue de l'Amiral Roussin, à quelques mètres à peine de la mairie, le jeune Gaston nourrit très tôt une passion -qui devait peu à peu virer à la monomanie- pour les poulets ! Gaston raffolait de la volaille ! C'est bien simple, la vue d'une cocotte le plongeait dans l'extase, le piaulement d'une géline l'euphorisait à l'extrême et le goût d'un bon poulet bien rôti le faisait s'envoler vers les plus hautes cîmes de la volupté !


Gaston aurait rêvé de travailler dans un poulailler et d'habiter en Bresse, mais son père, Georges Adolphe Gérard, austère comptable réputé pour l'extrême méticulosité qu'il apportait à son travail, ne voyait pas la vocation de son gallinophile de fils d'un oeil très rieur. Plus d'une fois le petit Gaston fut privé de blanc de poulet à cause de ses extravagances volaillères. On le contraignit donc à faire des études de droit, qu'il accomplit brillamment du reste, et à devenir avocat.


Gaston traversa alors la période la plus sombre de son existence, menant la morne existence d'un serviteur du droit, sans cesser de songer à ses nobles volailles. Il se livra au cours de cette période à diverses expériences, pareil à un savant qui rechercherait l'absolu, pour trouver la recette parfaite pour accommoder le poulet. Il essaya tout : le sel, le poivre, le sucre, la menthe, les orties et même (un soir de désespoir) l'eau minérale.... Rien n'y faisait ! Le poulet idéal restait encore à mijoter.



"Mangez du poulet !" Gaston Gérard

C'est alors qu'il fit la rencontre d'une jeune fille nommée (c'est authentique !) : Reine Geneviève Bourgogne ! Cette jeune fille, aux moeurs plutôt légère, avait une fort mauvaise réputation parmi la bourgeoisie dijonnaise. Parce qu'elle était un peu volage, on disait d'elle qu'elle était... une poule ! Elle attira aussitôt Gaston qui lui exposa ses aspirations culinaro-galinacières. Le couple était en train de manger un lapin à la moutarde en buvant du blanc-cassis (on ne parlait pas encore de Kir à cette époque), quand Reine Geneviève eut cette idée : et pourquoi ne pas cuisiner le poulet à la moutarde ! Gaston bondit d'enthousiasme à cette idée ! La fille se mit aussitôt aux fourneaux, bazardant le lapin par la fenêtre. Gaston ajouta à la moutarde tout de ce dont il raffolait : du beurre, du fromage et de la crème !
Ce fut pour lui une explosion de joie !
Dès lors son alimentation ne se composa plus que de poulet et de moutarde, donnant à sa physionomie cette allure de volatile à laquelle se mêlaient des airs de plante de la famille des Brassicacées, comme en témoigne cette photo :

Une bouchée plus tard il demandait la jeune femme en mariage et la conduisit à l'église.
La recette du poulet à la Gaston Gérard devait connaître la gloire en 1930 lorsqu'on la fit goûter au célèbre Curnonsky, surnommé le prince des gastronomes.

Cette recette devait aussi redonner la joie de vivre à Gaston qui se lança avec succès dans la politique puisqu'il fut élu maire de Dijon en 1919. C'est à lui que l'on doit , la Foire gastronomique, le parc des Sports ou encore le lycée Hippolyte-Fontaine.

Politiquement, Gaston Gérard était un type plutôt rond, et si je devais symboliser sa psychologie par une figure géométrique je n'utiliserais certainement pas celle d'un parallélépipède rectangle. Certes non. Lui proposa-t-on la création du lycée Hippolyte Fontaine ? Il accepta. La création de la foire gastronomique ? Il accepta. Quand la gauche gagna les élections en 1928 c'est avec entrain qu'il accepta d'entrer dans ses rangs, et quand la droite les gagna en 1932 c'est avec le même entrain qu'il accepta de la rejoindre. Sa jovialité lui permit donc d'occuper fort longuement son poste de député et le mit à l'abri du chômage technique.
En 1940, c'est encore avec un enthousiasme non dissimulé qu'il accepta de voter les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.
Certes les nazis avaient envahi les trois quarts de l'Europe, et ce par des moyens ultra-violents, mais à ses yeux, cela ne constituait pas une raison suffisante pour ne pas aller trinquer avec eux, aussi pendant la guerre pouvait-on régulièrement l'apercevoir aux terrasses des cafés en compagnie de ses camarades germanophiles et amateurs de choucroute.

Cette extrême bonhomie, Gaston devait la payer chère puisqu'à la Libération il fut condamné à l'indignité nationale par quelques résistants un peu grincheux. Il en fut fort marri mais se consola bien vite à l'aide d'un bon poulet, ce savoureux animal qui avait conservé son entière sympathie (en particulier lorsqu'il était mijoté à la moutarde).




Ô exquise consolation !

Aujourd'hui, certains journalistes à l'esprit revanchard, qui prennent courageusement le parti de la Résistance en cette année 2011, voudraient voir se poursuivre l'épuration et changer le nom du stade de Dijon, sous le prétexte que Gaston Gérard eut des sympathies pétainistes.


Le M.L.B., quant à lui, s'oppose farouchement à ce changement de nom. Le stade Gaston Gérard doit conserver ce nom illustre. Nous estimons en effet que la recette du poulet Gaston Gérard est un apport immense à la gastronomie qui suffit amplement à excuser les quelques erreurs que commit ce grand amateur de volaille et qui justifie que l'on continue à honorer sa mémoire ! Après tout, la cuisine n'est-elle pas plus importante que la politique ?
Vive Gaston Gérard et son poulet !

mardi 28 juin 2011

Radio Bourgogne Libre - REPORTEE

ADDENDUM

Coup de tonnerre ! Contrairement à ce qui a été écrit ci-dessous, l'émission de radio ne sera finalement pas diffusée ce 5 juillet mais reportée à la fin du mois de septembre.
La déception est grande pour tous les amateurs d'ondes électromagnétiques, mais il faudra faire preuve de patience....






Ici Dijon.
Les Bourguignons parlent aux Bourguignons.

Après la presse internationale c'est au tour de la radio de s'intéresser au Mouvement de Libération de la Bourgogne !
N'oublions pas que c'est grâce à la radio que les Français libres ont contribué à libérer leur pays. Pourquoi n'en irait-il pas de même pour la Bourgogne ?
Hélas nous ne disposons pas encore de notre propre chaine de radio. L'entretien sera donc diffusé le 5 juillet sur radio campus aux alentours de midi. L'horaire précis sera communiqué prochainement.
Il devrait être diffusé sur internet, mais si quelqu'un d'assez doué en informatique pouvait me l'envoyer en mp3 pour que je l'enregistre sur le site, je lui en serai reconnaissant.

Merci à radio campus et vive la Bourgogne Libre !

mercredi 8 juin 2011

Le M.L.B. dans la presse internationale

Après la presse bourguignonne, c'est à présent au tour de la presse internationale de s'intéresser à l'ascension irrésistible du Mouvement de Libération de la Bourgogne.
La jeune et talentueuse Elvire Camus, qui travaille au magazine Vice a en effet soumis son fondateur (c'est-à-dire moi-même) à une série de questions retorses auxquelles il a vaillamment répondu. Tous ces propos, les plus pertinents comme les plus alcoolisés ont été fidélement retranscrits dans cet article :










Très prochainement cet article sera disponible dans sa traduction anglaise.

Autant dire que le M.L.B. devrait faire jaser ces messieurs de New York et de Miami.

God bless the Free Burgundy !


ADDENDUM


Et à présent ce sont les lecteurs de Rue89 qui débattent de la libération de la Bourgogne, non sans quelque enthousiasme !


samedi 21 mai 2011

Le beau mois de Mai

J'ai résisté à beaucoup de choses dans la vie : j'ai résisté à la France, j'ai résisté à la sobriété et j'ai même résisté à la chasteté, mais s'il y a une chose à laquelle il m'est rigoureusement impossible de résister, c'est au plaisir de vous faire partager cette chanson de Guillaume Dufay, probablement l'une des musiques les plus joyeuses qui aient jamais été composées :




Et puisque nous sommes dans le registre de la joie, impossible de ne pas saluer la victoire de la vaillante équipe du Dijon Footbal Cote d'Or (DFCO) qui s'est (presque) qualifiée pour la ligue 1. Les Dijonnais étaient animés d'une joie de vivre tout à fait réjouissante, entrainés dans une liesse comme nous aimerions en connaître plus souvent (et comme nous espérons en connaître encore une vendredi prochain).



Bravo donc au DFCO, et à leurs supporters.... Les Téméraires !

Ce mois de mai est magnifique !

mardi 3 mai 2011

Saint Kir

On a beaucoup parlé ces derniers jours de la béatification de Jean-Paul 2, toutefois il serait bon que ces messieurs du Vatican se penchent sur un autre cas de béatification non moins urgent à célébrer : celle du chanoine Kir !
Notre bon chanoine accomplit en effet au cours de sa sybaritique existence un certain nombre de miracles qu'on aurait tort de dédaigner.
Consacrons-nous à son hagiographie.

Le chanoine Kir : un sacré boute en train au visage toujours allègre !

Le chanoine Kir vit le jour à Alise-Sainte-Renne le 22 janvier 1876 et reçut pour son baptême l'aimable prénom, très judicieusement choisi, de Félix, qu'il porta mieux encore qu'un célèbre félidé yankee de couleur bistre. Son enfance s'écoula aussi vite qu'une lampée de kir dans un gosier de Bourguignon, puis à l'âge de 25 ans il fut ordonné prêtre. Il prêcha ça et là, et notamment à Bèze, ville fameuse où plus d'un pêché de luxure se commet à chaque instant (Bèze se trouve en Bourgogne et ne saurait sans absurdité se trouver en quelqu'autre endroit de ce globe).
Partout où il officia, à Auxonne, Drée ou Nolay, il laissa le souvenir d'un curé jovial, assez porté sur la bouteille et dont la descente était pour ainsi dire christique. Presque toujours ivre du matin jusqu'au soir, puis du soir jusqu'au petit matin, Félix Kir était un curé proche de ses oilles et pas fier pour deux sous.
La proéminence de son appendice nasal témoigne assez de son heureuse façon de vivre.
Felix Felicitae est.


Le reste de sa vie terrestre est trop célèbre pour que je m'y attarde : pendant la Seconde Guerre Mondiale il parvint à faire s'évader plusieurs milliers de prisonniers de guerre français, il se fit capturer, puis il prit le maquis. Il survécu miraculeusement à plusieurs bastos que quelques allemands facétieux crurent malin de lui introduire dans le buffet (on n'a pas idée de la dangerosité d'une mitraillette tant qu'on n'a pas gouté quelques pruneaux, mais le chanoine Kir pourrait vous l'assurer : ces petites machines là peuvent faire bigrement mal !). Puis, fort de son aura de résistant il se fit triomphalement élire à la mairie de Dijon, puis à la députation, et construisit l'étendue aqueuse et éminemment liquide qui porte toujours son nom (je veux bien sûr parler du lac Kir).


Un petit documentaire sur Félix Kir, qui met l'accent sur sa religiosité et où il nous est donné d'entendre quelques beaux roulements de R.

Tout cela est fort connu de tous les Dijonnais et des services de la police allemande.
Ce qui l'est moins en revanche, c'est la partie mystique de l'existence du chanoine Kir. Car, quoique les sens jouèrent un rôle non négligeable dans son orgiaque séjour terrestre, le chanoine Kir n'en n'entretint pas moins un dialogue fort rapproché (une aimable causerie en somme) avec les forces célestes.


D'abord, et c'est un apport considérable à la pensée chrétienne, le chanoine Kir fût l'inventeur de la théologie anale.
Cette discipline, éminemment passionnante, quoiqu'encore injustement négligée, consiste à démontrer l'existence de Dieu à l'aide de son sphincter (en partant vraisemblablement du postulat mystique selon lequel les voies les plus triviales sont celles qui communiquent le plus étroitement avec le Ciel).
La théologie anale fût inventée à l'Assemblée Nationale un jour qu'un député matérialiste asséna au chanoine :
"_ Dieu ! Peuh ! Ca n'est rien que de la foutaise cette histoire là puisqu'on ne l'a jamais vu".
Alors, dans une illumination mystique et rectale, Kir énonça cette brillante vérité, qui posa les fondements de la théologie anale :
_ Et mon cul ? L'avez-vous vu mon cul ? Mirâtes-vous jamais mon postérieur ? Contemplâtes-vous ne serait-ce qu'une seconde le fond de mon rectum ? Non ? Et pourtant Il existe !".
Cette immortelle assertion suffirait je pense à élever le chanoine Kir au rang de Docteur de l'Église, mais celui-ci n'en resta pas là, il accomplit d'authentiques miracles.

Pour savoir ce qu'est un miracle authentique, souvenons nous d'un célèbre banquet qui se déroula du côté de Cana, dans les années 20. Un jeune Galiléen alors célébrait ses noces. Hélas celui-ci était un grand admirateur de la Gaule, et, de retour d'un voyage qu'il fit à Lutèce, il en avait rapporté des jarres entières d'eau minérale. Autant dire que l'ambiance était assez morose. Or parmi les convives se trouvait un jeune ivrogne, prénommé Jésus et qui s'ennuyait ferme. Il jugea que son père, qui avait créé l'univers, aurait pu le rendre bigrement plus divertissant en faisant un moindre effort, aussi il accomplit ce miracle inoubliable (qui mériterait d'être renouvelé à notre époque ô combien cananéenne) : il changea l'eau en vin (et probablement en vin de Bourgogne, même si les Evangiles n'ont pas pris la peine de le préciser tant la chose paraît évidente).
Voilà ce qui s'appelle un authentique miracle, tel que l'Église le reconnaît !

Tournée générale, c'est moi qui régale !

Deux millénaires plus tard, le chanoine Kir se trouva lui aussi à un banquet, non pas à Cana (et qu'eût-il été ficher à Cana ?) mais en Bourgogne, aussi était-il plus autrement plus joyeux que le précédent et l'on y buvait du vin blanc en abondance. Mais aussi joyeux fût-il, il ne l'était pas suffisamment pour notre bon chanoine pour qui la joie ne saurait connaître nulle forme de modération. Aussi, alors que le Christ avait changé l'eau en vin, Kir accomplit un exploit non moins miraculeux : il métamorphosa le vin blanc aligoté en kir !
Certes ce miracle était moins difficile à accomplir que celui du Christ, puisque Jésus a opéré une transmutation à partir d'un breuvage autrement moins alcoolisé, il partait donc avec un plus grand handicap, mais le résultat du miracle de Kir est autrement plus savoureux et pour vous en convaincre je vous invite à comparer le goût du kir à celui du vin blanc aligoté sec.
Pour cela seul il mériterait amplement la béatification, mais il n'en resta pas là.

Quelques années plus tard, en 1960, le dirigeant de l'URSS, Nikita Khrouchtchev, vint visiter la ville de Dijon. A l'époque, Khrouchtchev proposait ni plus ni moins que d'anéantir l'occident capitaliste sous le feu de ses ogives nucléaires Mais baste, une petite guerre thermo-atomique n'allait certes pas empêcher Kir d'aller boire un petit coup, aussi invita-t-il Nikita à boire un petit verre à la mairie de Dijon. Khrouchtchev, grand buveur, avait amené sa propre bouteille de vodka en s'imaginant qu'il aurait tôt fait d'envoyer Kir faire quelques pirouettes sous la table. C'était sans compter l'intervention divine. Kir s'empara de la bouteille de vodka et, sous le regard ébahi de l'ancien paysan de Koursk, métamorphosa son contenu en un savoureux double k : mélange de cassis et de vodka. Quelques verres plus tard, soufflé par le génie divin du chanoine, le dirigeant de l'URSS déposait au pied de la tour Philippe le Bon une colossale peau de renard avant de s'enfoncer dans un profond sommeil éthylisé.
Ainsi le maire de Dijon ne s'était pas contente de changer le vin en kir, il changea aussi la vodak en double k.
On dit qu'avant sa mort, Khrouchtchev, bien que farouchement matérialiste, murmura en râlant le nom de Kir, comme s'il avait été touché par ce souffle divin à l'haleine un peu chargé.




Avouez que l'Eglise catholique se montrerait bien scrupuleuse si elle ne reconnaissait pas là de véritables miracles !

Mais pour que la sainteté d'un homme soit reconnue par l'Eglise catholique, il est nécessaire que celui-ci réalise des miracles de manière post mortem.
Aussi chers lecteurs, la prochaine fois que vous souffrirez de la gueule de bois : invoquez le chanoine Kir et brûlez un cierge en invoquant son nom. Si par miracle votre migraine venait à s'évanouir, si la xylocéphalie disparaissait, c'est qu'alors saint Kir, le saint patron des lendemains de cuites, vous aura exaucé, et alors enfin, plus rien ne viendra s'opposer à sa béatification par la Sainte Eglise Catholique.
Saint Kir priez pour nous !
Et attendant sa canonisation, buvons des canons !

mercredi 27 avril 2011

Comment la France bafoue le kir

Je me trouvai pas plus tard qu'avant hier en territoire ennemi, c'est-à-dire en France, lorsque, abattu par la chaleur du soleil printanier, je m'assis à la terrasse d'un bistrot, bien décidé à me rafraichir le gosier.
Une serveuse, pâle, rachitique, désespérement sobre, vint s'enquérir avec mollesse du breuvage ce que je désirais ingurgiter. Je lui répondis avec fermeté (comme pour lui signifier le mépris en lequel je tenais son triste peuple) : "servez-moi un Kir !".
Alors qu'après avoir formulé cette réponse limpide je m'attendais à voir la serveuse se diriger avec diligence dans son café pour m'apporter le délectable breuvage dont j'avais fait la commande, la nigaude crut bon de palabrer de plus belle en me posant une question tout à fait saugrenue : "Kir fraise ou Kir framboise ?". Cette fois je n'y tins plus et je ne me contentis pas de sortir de mes gonds, j'en jaillis avec fureur :
"_ Cessez de m'importuner avec vos problèmes de jardinage ! Je n'ai que faire de vos fruits exécrablement rougeâtres ! J'ai commandé un kir et j'entends bien en boire ! Sachez que je ne quitterai votre établissement qu'en titubant !".
La serveuse repartit vers son comptoir en courant, tandis qu'un flot de larmes venait inonder ses yeux inexpressifs. Elle revint en direction de ma table, tremblante de frayeur, et déposa devant moi un verre. Je portai alors le récipient à mes lèvres et au lieu de sentir le goût tant espéré de la liqueur de cassis ma langue se plongea dans un verre de vin blanc contaminé par un écoeurant sirop de fraise archi-sucré. Je me levai alors de ma chaise et projetai l'éxécrable liquide à la face de la serveuse anéantie en lui assénant : "Avec les compliments du chanoine Kir !".
Je partis aussitôt sans même régler ma note, laissant derrière moi les cris de la serveuse désespérée. Je crus inutile de me retourner, ce en quoi je fis bien car les insultes des autres clients commençaient à fuser en ma direction.
Ainsi donc, en plein XXI° siècle, tandis qu'on ne cesse de nous parler des progrès de l'éducation dans le monde, il existait encore des personnes assez sottes pour ignorer que le Kir se prépare avec du cassis et non avec je ne sais quel sirop de glucose. Quelle misère !
Pour y remédier je décidai aussitôt de consacrer un article de ce site au chanoine Kir, que vous pourrez lire dès que je l'aurais écrit (c'est-à-dire la semaine prochaine).
En attendant, chers amis Bourguignons, restez vigilants, et refusez catégoriquement d'ingurgiter ces décoctions sournoises qui usurpent le beau nom de Kir.

Le seul kir véritable, tel que l'univers entier nous l'envie

Et pour rendre mon article plus pédagogique encore je crois utile de rappeler quelques équations éthyliques que tous les experts ès-soulographie se doivent de connaitre par cœur, ou plutôt par foie :

Bourgogne aligoté + crème de cassis = kir
Crémant de Bourgogne + crème de cassis = kir royal
Bourgogne rouge + crème de cassis = cardinal (si vous êtes religieux) ou communard (si vous êtes révolutionnaire)
Vodka + crème de cassis = double K
Whiskey + crème de cassis = Whyskas
Blanc aligoté + sirop Tesseire = pipi de chat
Eau minérale + sirop de menthe = franchouillard (le franchouillard se boit essentiellement en région parisienne).

vendredi 15 avril 2011

Français, encore un effort !

La France est un pays de flasques ronfleurs et de pâles pisse-froids létargiques !
Non ce n'est pas le MLB qui l'affirme, mais un rapport de l'OCDE qui vient d'être publié et qui établit que les Français dorment en moyenne beaucoup plus longtemps que les autres habitants de cette planète.
Voilà qui ne surprendra personne, et surtout pas les bourguignons qui subissent le joug de l'oreiller depuis déjà plus de 4 siècles.
Certes les Français peuvent dormir paisiblement en France, et ce ne sont pas le bruit des bouteilles que l'on débouche qui les empêcheront de dormir.
Il suffit de se promener nocturnement dans n'importe quelle ville de France pour voir à quel point le sommeil y est respecté : pas un bistrot ouvert trop tardivement, pas la moindre bacchanale, fut-elle chétive, ne vient perturber le sommeil sacré des fanatiques du ronflement.
Partout les dormeurs règnent en maitre, et si un groupe de joyeux buveurs a l'outrecuidance de rire un peu trop fort, de s'amuser de manière un peu excessive ou même d'oser parler à voix haute, plutôt que de murmurer, une simple plainte suffira à les envoyer au commissariat ou à faire ferme un bistrot où l'on aurait l'audace de faire quelque bruit après 22 heures.
Le maire de Dijon lui-même a, de ce point de vue, beaucoup contribué à la francisation de la Bourgogne en prohibant la vente d'alcool en épicerie après minuit (ô ville festive !). Quant à la France, elle peut compter sur son ministre de la vertu et de la sobriété, Roselyne Bachelot, pour qu'aucune sorte de festivité ne gêne la somnolence des moutons.

"Il est 22h05 et j'ai entendu deux jeunes gens boire un verre de vin rouge dans la rue en riant. Je suis une bonne citoyenne française et je suis dans mon droit : j'appelle les flics !"

Pour la plupart des gens le sommeil n'est qu'un besoin, parfois un plaisir, mais pour le Français c'est la principale des activités, la plus sacrée de toute.
Oui, pour le Français, rien n'est meilleur que de s'allonger sur une surface mollasse et d'y demeurer immobile, les yeux clos. Voilà ce à quoi il aspire par dessus tout : à rester inerte et silencieux.
"Fichez le camp de la France avec votre alcool, vos rires et votre musique : ici on veut dormir tranquillement ! Soyez raisonnables : allez vous coucher mon vieux ! Et buvez un verre d'eau plate, ça vous aidera à mieux dormir !"
Ce rapport de l'OCDE nous apprend que les Français dorment en moyenne 8h50 par jour. C'est beaucoup, mais encore très insuffisant. Pour que la France accomplisse son destin en tant que nation, et pour que les Français deviennent intégralement français, il faudrait que ce chiffre soit beaucoup plus élevé. Oui, Français, encore un effort. Bientôt si cette tendance se poursuit, et si nos gouvernants poursuivent leur travail, d'ici une cinquantaine d'années tous les Français pourront dormir 24 heures par jour en France, dans de confortables lits de sapin, logés dans de silencieux dortoirs situés 6 pieds sous terre.
Alors, plus personne ne viendra déranger le sommeil des Français et la France sera vraiment la France !

"Silence ! Vous êtes en France !"

jeudi 31 mars 2011

Exposition virtuelle d'art bourguignon

Le MLB est bien plus qu'un parti politique, c'est un mouvement, et en tant que tel il tend à entrainer dans son sillage toutes les forces vives de la Bourgogne, et notamment ses artistes. Toujours à la pointe de la modernité, le MLB est fier de pouvoir compter sur le soutien d'artistes contemporains qui forment l'avant garde de l'art bourguignon, et non moins fier de vous présenter quelques oeuvres de l'un des plus talentueux d'entre eux : Sergeï Kastelovitch !
On notera dans son art l'utilisation des technologies les plus modernes, notamment l'ordinateur, qui témoigne de la vitalité de la culture bourguignonne à travers les siècles.
L'artiste, ici, a puisé son inspiration dans les idées du MLB, c'est-à-dire dans les valeurs traditionnelles de la Bourgogne, qu'il a su retranscrire avec élégance dans de savants assemblages d'images glanées ici et là sur google.
Certes ce jeune artiste ne jouit pas encore d'une notoriété considérable mais son talent est déjà très largement reconnu à Grésigny sainte Renne, dans le canton de Venarey les Laumes.
Certains critiques avertis n'hésitent pas à voir en lui le Claus Sluter du photoshop, tant son mouvement de souris est précis et le coucher de son clavier, délicat. Peu d'artistes peuvent se vanter de savoir cliquer avec autant d'habileté que lui !
Gageons que le bourguignonisme sera le grand courant artistique du XXI° siècle, comme ces quelques oeuvres semblent le prophétiser.
Mais place aux oeuvres :







samedi 19 mars 2011

Garçon, un Rebsamen !

Je me trouvais l'autre jour gaillardement attablé dans un excellent restaurant dijonnais, occupé à dévorer un succulent poulet à la Gaston Gérard accompagné d'un Kir non moins exquis.
Tandis que ma panse s'amplissait voluptueusement et que mon foie se boursouflait sous les effets d'une cirrhose naissante, je songeais que c'était une tradition charmante pour les maires de Dijon que de laisser leur nom à une recette de cuisine où à un savoureux coktail. Cette coutume entretient non seulement la réputation de bonhommie des Bourguignons à travers les restaurants du monde entier mais en plus elle fait la joie des gastronomes et des ripailleurs en tous genres.
Pris de curiosité, j'en vins à me demander si monsieur Rebsamen, à son tour, avait contribuer à perpétuer ce rite, aussi d'une voix tonitruante, je hélai le loufiat :
"_ Garçon, apportez moi un rebsamen !"
Le serveur, interloqué, me demanda d'un air ahuri :
"_ Un rebsamen monsieur ? A cette heure-ci ? Mais il n'est que midi ?"
Bigre, me dis-je, ce rebsamen doit être un puissant digestif dont l'absorption est déconseillée avant la nuit. Qu'à cela ne tienne, il en faut plus pour me faire reculer, aussi je répondis :
_ Mais parfaitement mon brave. Bâillez-moi un rebsamen et bien corsé je vous prie".
Le garçon se mit à blémir, il sortit du restaurant, traversa la rue, s'engouffra dans une pharmacie et revint à ma table.
Que croyez-vous qu'il m'apporta..... un somnifère !

"Dijon, une ville où il fait bon dormir".

lundi 14 février 2011

Rencontre entre Bourguignons libres

Bonjour à tous,
Le MLB vous convie à une rencontre entre Bourguignons libres le samedi 5 mars 2011 à 14 heures au café des grands ducs de Dijon.
Cette rencontre sera l'occasion de vider quelques godets en joyeuse compagnie et de discuter de la Bourgogne. Et le MLB s'engage même à vous payer un coup ! Autant dire qu'on devrait s'en payer une bonne tranche.

J'ajoute immédiatement que cette rencontre sera filmée et qu'elle précédera une petite distribution de tracts dans les rues de Dijon pour les volontaires.

J'espère que vous viendrez nombreux !
Si donc, vous êtes disponibles le samedi 5 mars 2011, n'hésitez pas à vous joindre à nous.

Ceux qui sont intéressés par cette rencontre, écrivez moi à mon adresse : charles_le_temeraire(A)hotmail.fr pour que je puisse estimer un peu à l'avance le nombre de participants.

A bientôt !

mardi 11 janvier 2011

Lettre envoyée au nouveau préfet de Bourgogne

Le 3 janvier de cette année nouvelle, la préfecture annonçait (non sans commettre une maladroite faute de français, puisque le mot "préfète" signifie femme de préfet, et non femme qui exerce la fonction de préfet) la nomination d'un nouveau préfet en Bourgogne : madame Anne Boquet !

Heh oui, vous avez bien lu : Anne Boquet.
Anne !
Non, vous ne rêvez pas, c'est bien d'une femme qu'il s'agit ! Une femme ! Cet être si fantasque, à la gorge proéminente, aux épaules étroites et à l'entrejambe troué.

Comme vous, je crus d'abord une plaisanterie et j'accueillis cette nouvelle avec la plus franche hilarité, mais quelques jours plus tard la presse venait confirmer cette hilarante information : on avait bel et bien nommé une bonne femme à la tête de la préfecture de Bourgogne !

Je voulus protester et puis après y avoir mûrement réfléchis je me suis dit : "palsambleu, soyons moderne ! Et pourquoi pas une femme après tout ?".

Aussi, et bien que cette personne soit la représentante des forces d'occupation de la Bourgogne, je trouvais plus courtois, et plus habile, de saluer respectueusement cette nouvelle arrivante et de lui souhaiter la bienvenue en Bourgogne. Qui sait, après tout, si elle ne saura pas, mieux que son triste prédécesseur, comprendre la légitimité de nos revendications ?
Voilà pourquoi je lui envoyais la lettre suivante.
Souhaitons donc la bienvenue à Anne Boquet à la préfecture de Bourgogne et souhaitons qu'elle soit la dernière personne à exercer cette fonction.


lundi 3 janvier 2011

Le M.L.B. vous souhaite une bonne année 2011 !

Bonne année 2011 à tous les Bourguignons Libres !

Je vous prie de bien vouloir m'excuser pour le retard avec lequel je vous présente mes voeux, mais il m'a bien fallu trois jours pour me remettre de mon réveillon bisontin. En abattant toute la forêt amazonienne, on aurait tout juste assez de bois pour faire une sculpture de ma gueule, et si on tannait tous les renards de nos forêts on ne poserait pas autant de peaux que j'en posais moi-même au cours de ces trois derniers jours.

Mais je présume que si vous avez réveillé bourguignonnement, vous comprenez très bien ce que je veux dire.

Et pour bien commencer l'année, rien de tel qu'un peu de Dufay (je vous ai mis une version différente de l'année dernière ce cette mirifique chanson dont il parait impossible de se lasser) :