mercredi 24 août 2011

Vacances en Bretagne

Les lecteurs les plus assidus de ce site n'auront pas manqué de constater que son activité n'a pas été des plus débordante ces derniers temps. Les plus sévères d'entre eux pourraient même le qualifier de moribond, mais après tout, je pose la question : est-ce que le dirigeant d'un mouvement indépendantiste n'aurait pas droit, lui aussi, à des vacances ? Ne mérité-je pas parfois un peu de repos ?

Tranchant la question sans aucune tergiversation j'y répondis par l'affirmative et voilà pourquoi je cessai pendant quelques semaines toute activité pour partir en voyage.
Et cette année, mes vacances, je décidai de les passer... en Bretagne !
Après tout, la Bretagne n'est-elle pas le fer de lance du régionalisme en France ?

En effet les premiers partis indépendantistes bretons sont apparus dès le début du XX° siècle et ces 100 ans de lutte bretonne n'ont pas été vaines puisqu'aujourd'hui les résultats sont là : la langue bretonne est encore enseignée dans les lycées, toutes les pancartes sont traduites en breton, la musique bretonne ne s'est jamais aussi bien portée, les constructions modernes tâchent de respecter l'harmonie celtique et surtout la Bretagne est de loin la région de France où l'on se colle les plus grosses cuites !

Chaque année, avec une insolence d'ivrogne, les Bretons battent des records dans la consommation d'alcool, devançant même les Bourgogne (malgré les efforts louables de sa jeunesse). Autant dire qu'il fait bon vivre dans une région qui se bat pour son indépendance !

Mes vacances d'ailleurs n'ont pas du contribué à faire baisser les statistiques de consommation d'alcool en Bretagne ! Certes non !



Les voyages constituent toujours une excellente occasion de découvrir d'autres formes de gastronomie. C'est ainsi qu'au cours de mon périple j'ai pu gouter à cette boisson bretonne traditionnelle : le breizh cola ! Il paraît que les druides s'en servaient pour empêcher leur serpe de rouiller. Il s'agit d'un breuvage sombre et pétillant au goût fortement sucré. Ce n'est ma foi pas mauvais, quoiqu'insuffisamment alcoolisé à mon goût... Peut-être qu'en y ajoutant un peu de rhum...

Il n'y a pas de bonnes vacances en Bretagne sans un vieux bon fest noz. Ce sont des fêtes joyeuses, populaires et fortement arrosées où des personnes de tous les âges dansent sur des musiques traditionnelles bretonnes. J'y ai passé un moment délicieux à caresser l'auriculaire de jeunes celtes ravissantes (car les dansent bretonnes se dansent par le petit doigt)... Il est de toute première nécessité qu'en Bourgogne nous organisions au plus vite des fêtes semblables, des banquets à la bourguignonne où l'on s'empiffrerait de gougères et de vin blanc avant d'aller branler ou caroler avec entrain ! Qu'attend-on pour le faire ?






C'est lors de ce fest noz que j'ai pu sympathisé avec ces deux indépendantistes partisans des méthodes les plus radicales, puisque l'un est admirateur du hamas et l'autre membre de l'IRA et sortait de prison où des policiers anglais l'avaient ignominieusement condamné pour une malheureuse fusillade.... Nous nous sommes tout de suite très bien entendus. Qu'ils sont sympas ces terroristes ! Ils m'ont fait boire du chouchen de fabrication artisanale qui constituait à lui seul un véritable attentat. La casquette de plomb que je dus porter le lendemain me fit ressentir les sensations exacts d'une déflagration....


Je ne peux m'empêcher d'émettre une petite réserve à mon voyage cependant : la Bretagne est certainement la région où le kir est le plus malmené ! J'ai manqué plus d'une fois de recracher mon cidre d'indignation en lisant certaines cartes. Le pis que j'ai pu trouver fut un "kir des druides", à base de vin pétillant et de liqueur de miel... Autrement dit on avait appelé kir un breuvage qui ne contenait ni vin blanc ni cassis.... Allez comprendre... Kerballec !


Je quittai la Bretagne plus convaincu que jamais que la défense de l'autonomie des peuples constituait la plus noble et la plus joyeuse de toutes les causes, et que la Bourgogne avait encore beaucoup de chemin à faire pour rattraper sa cousine, dans la défense et l'illustration de sa culture.


Vivent la Bretagne et la Bourgogne libres !